Malgré la nouvelle taxe, ces sodas sont moins chers – Mais ils n'ont plus le même goût

Alors qu'une nouvelle taxe a fait grimper le prix des boissons sucrées ces derniers mois, certains sodas sont moins chers. Mais leur recette a changé, et pas vraiment en mieux.
Depuis le 1er mars 2025, les rayons des supermarchés réservent quelques surprises aux amateurs de boissons sucrées. La taxe soda, alourdie par le dernier budget de la Sécurité sociale voté en février, a fait grimper les prix de nombreuses marques. Coca-Cola, Orangina ou encore certains jus de fruits déent désormais les deux euros pour une bouteille de 1,5 litre. Pourtant, au milieu de cette inflation sucrée, certains sodas restent étonnamment abordables. Pepsi, Fanta ou encore les marques de distributeurs continuent d'afficher des tarifs bien en deçà, parfois même divisés par deux.
L'explication ne tient pas à une quelconque générosité des industriels, mais à une stratégie bien rodée. La nouvelle grille de taxation varie en fonction de la quantité de sucre ajouté par hectolitre. En-dessous de 5 kilos, la taxe plafonne à 4 euros. Entre 5 et 8 kilos, elle monte à 21 euros, et dée les 35 euros pour les boissons les plus sucrées. Le Coca-Cola, qui contient environ 10 kilos de sucre par hectolitre, se retrouve donc lourdement taxé. À l'inverse, Pepsi et certaines marques premier prix ont modifié leur recette pour er sous les radars fiscaux.
Ce changement s'est fait très discrètement, en douce : à la place du sucre, ces sodas contiennent désormais du sucralose et de l'acésulfame K, des édulcorants artificiels utilisés depuis longtemps dans les versions "light". Ces substituts permettent non seulement de réduire la taxe mais aussi de baisser les coûts de production. Le sucralose, par exemple, est 600 fois plus sucrant que le sucre, ce qui en fait un allié économique puissant pour les fabricants.

Mais ces économies ont un prix… gustatif. Nombreux sont les consommateurs à remarquer un goût différent, parfois jugé plus artificiel. Et sur le plan sanitaire, les édulcorants ne sont pas sans controverse. L'Inserm alertait en 2022 sur leur possible lien avec des risques accrus de cancer. D'autres études suggèrent des effets néfastes sur le métabolisme et la santé cardiovasculaire. Une partie des nutritionnistes recommande d'ailleurs de consommer plus rarement des sodas contenant du sucre naturel, plutôt que d'opter régulièrement pour des versions allégées en apparence mais plus complexes sur le plan métabolique.
Cette stratégie tarifaire a aussi un impact sur les habitudes d'achat. Les ventes de sodas ont chuté de 4,2 % sur les mois de mars et avril selon NielsenIQ, laissant penser que la hausse de prix pourrait finir par décourager certains consommateurs. Si l'objectif affiché de la taxe est de réduire la consommation de sucre, le résultat immédiat semble surtout avoir modifié la recette de nos sodas préférés — sans forcément que les consommateurs en soient pleinement informés.