Riches et pauvres : voici les villes de où les écarts de revenus sont les plus grands

Riches et pauvres : voici les villes de  où les écarts de revenus sont les plus grands

L'Observatoire des inégalités a publié un classement des villes où les écarts de revenus sont les plus prononcés. Un rapport qui met en lumière des différences vertigineuses entre les habitants les plus aisés et les plus modestes.

Des voitures de luxe garées devant des immeubles sociaux : dans certaines villes françaises, la cohabitation entre fortunes confortables et revenus précaires n'a rien d'une image d'Épinal. C'est pourtant ce que révèle le dernier classement de l'Observatoire des inégalités, publié le 3 juin, qui met en lumière les vingt communes françaises où les écarts de revenus entre riches et pauvres sont les plus marqués.

Ce sont d'abord les communes d'Île-de- qui concentrent les inégalités les plus fortes. Quinze des vingt villes du classement se trouvent dans cette seule région, et une majorité d'entre elles sont situées dans les Hauts-de-Seine. Boulogne-Billancourt, Levallois-Perret, Saint-Cloud ou encore Asnières-sur-Seine : ces communes partagent un même profil, avec des populations très aisées côtoyant des ménages plus modestes, souvent relégués à des quartiers bien distincts.

En tête du classement, une ville incarne ces déséquilibres plus que toute autre : Neuilly-sur-Seine. Connue pour ses hôtels particuliers et ses écoles privées, elle abrite une population parmi les plus riches du pays. Mais aussi, plus discrètement, des foyers dont les revenus sont sans commune mesure avec ceux de leurs voisins. À Neuilly, les plus fortunés disposent de revenus huit fois supérieurs à ceux des plus modestes. L'écart atteint des niveaux rarement observés ailleurs.

© Source : Observatoire des inégalités

La capitale suit de près. Paris se classe deuxième ville la plus inégalitaire de , bien que son revenu médian reste inférieur à celui de Neuilly. Si les quartiers ouest abritent une population particulièrement aisée, d'autres secteurs concentrent une grande pauvreté : près d'un Parisien sur six vit sous le seuil de pauvreté. Ce sont ces contrastes internes qui tirent la capitale vers le haut du classement.

Mais les inégalités ne sont pas l'apanage de la région parisienne. Dans les Outre-mer, deux villes réunionnaises – Saint-Denis et Saint-Paul – figurent elles aussi dans la liste. Ici, les revenus sont globalement plus faibles, mais l'écart entre les plus riches et les plus pauvres reste très marqué. L'Observatoire souligne que ces villes peuvent être inégalitaires "par le bas", c'est-à-dire en raison de la précarité d'une partie importante de leur population.

Derrière ces écarts, des réalités très concrètes : l'accès au logement, à l'éducation, aux soins ou à l'emploi varie fortement selon le quartier où l'on vit. Et bien que les chiffres donnent une photographie précise de la situation, ils ne disent pas tout du ressenti de celles et ceux qui doivent composer avec un coût de la vie qui, lui, ne fait pas de distinction.