Moins cher, plus confortable : ce concurrent de la SNCF arrive sur une ligne TGV très populaire

La compagnie italienne Trenitalia s'attaque à un trajet emblématique du réseau ferré français avec des trains à grande vitesse confortables à prix cassés. Reste à voir comment cette concurrence profitera aux voyageurs.
C'est à l'aube, le 15 juin, que le premier Frecciarossa – la Flèche Rouge en italien – quittera Paris-Gare-de-Lyon à destination de Marseille. Ce nouveau train rouge, aux lignes fuselées et au confort déjà salué sur la liaison Paris-Milan, marque l'entrée de Trenitalia sur un itinéraire hautement symbolique. Jusqu'ici, la SNCF régnait sans partage sur ce parcours rapide entre la capitale et la Méditerranée.
Déjà concurrent du TGV français sur la ligne Paris-Lyon, le Frecciarossa est très apprécié des voyageurs qui l'ont emprunté pour son confort et son silence, même à grande vitesse – il peut rouler jusqu'à 400 km/h même s'il est limité à 300 km/h sur le réseau. La qualité de service à bord est aussi souvent mise en avant, avec trois classes (Standard, Business et Executive), des prises électriques à chaque siège et de Wi-Fi dans toutes les voitures, une offre de restauration à l'italienne et, surtout, un personnel nombreux et aux petits soins, comme dans un avion.
L'entrée en lice de la compagnie italienne promet des tarifs plus attractifs. Comme l'a constaté Que Choisir, il y a des différences notables sur plusieurs week-ends de juin, juillet et août. Un aller-retour classique pour deux jours hors vacances scolaires revient à 120 € chez Trenitalia, contre 154 € chez la SNCF. Et pour des horaires plus prisés – départ le vendredi soir, retour le dimanche soir –, l'écart grimpe parfois jusqu'à 70 €, en faveur de l'opérateur italien.

Mais ce gain sur le prix s'accompagne de quelques concessions. D'abord, la fréquence : seulement quatre allers-retours par jour pour Trenitalia, contre plus d'une vingtaine côté SNCF, si l'on additionne les offres Inoui et Ouigo. Il faudra donc s'adapter aux horaires moins souples de l'Italien. Surtout, le temps de trajet s'allonge légèrement. Le plus rapide des Frecciarossa affiche 3 heures 20 de voyage. À bord d'un TGV Inoui, on peut descendre à Marseille en 3 heures 05, soit un gain de quinze minutes qui peut compter pour certains.
Autre point à surveiller : les conditions de remboursement en cas de retard. Trenitalia applique le strict minimum prévu par les règles européennes. Il faut attendre une heure de retard pour espérer un remboursement de 25 %. La SNCF est plus généreuse. Dès 30 minutes de décalage, sa garantie G30 permet d'obtenir une compensation, avec un barème progressif pouvant atteindre 75 % du billet.
Les voyageurs munis d'une carte Avantage SNCF, vendue 49 € par an, pourraient d'ailleurs limiter la différence de prix. Sur cette ligne, elle plafonne les billets Inoui à 89 € l'aller, rendant parfois l'option française plus compétitive, selon les horaires choisis. Reste que les avantages tarifaires de cette carte ont été sensiblement réduits depuis ses débuts, ce qui la rend de moins en moins intéressante.
L'ouverture à la concurrence avait déjà fait baisser les prix sur Paris-Lyon. Un phénomène similaire est espéré sur Paris-Marseille. Mais pour que la comparaison soit équitable, mieux vaut ne pas se focaliser uniquement sur le tarif. Fréquence, durée, flexibilité, confort, service : tout compte, quand on veut voyager dans les meilleures conditions.